DE LA PAZ AU SALAR D UYUNI

Nous avons passé une semaine à La Paz. Cette ville est incroyable et unique au monde.

Le haut de la ville est à presque 4100 m et elle descend jusqu’à 3600m. Elle est « scotchée » à la montagne, les maisons semblent suspendues et au loin des sommets enneigés l’entourent. Pour admirer ce beau paysage, nous prenons le téléphérique. La ville en possède plusieurs ce qui permet de se déplacer d’un endroit à un autre dans cette mégalopole.

Nous profitons de cette semaine pour nous reposer, nous sommes à la casa de ciclistas de Mabel et avons la maison pour nous. Au programme : lessive, devoirs, visite de la ville, achats pour la suite du voyage. Les enfants grandissent et il nous faut leur acheter des nouvelles chaussures, vêtements…

Rodolphe en profite aussi pour faire la « route de la mort », une descente en VTT de 65kms passant de 4600m à 1100m. Cette route était autrefois empruntée par les véhicules et il y avait de nombreux accidents et de nombreux morts ; une autre route a donc été construite et celle-ci peut se faire maintenant en VTT. La route est sinueuse et le moindre faux pas est fatal ; de nombreux accidents mortels de VTT ont déjà eu lieu et le guide insiste sur la prudence. Le paysage est magnifique et la journée se termine dans la piscine d’un hôtel.

 

 Pauline fêtera ses 10 ans à La Paz et ce sera beaucoup d’émotions pour elle. Tout d’abord, les classes de CM2 de l’école Bouissinet, l’appelleront pour lui souhaiter et Joyeux Anniversaire. Nous avions également commandé un gâteau à la crème et nous étions une quinzaine autour d’elle pour souffler ses bougies. La veille de son anniversaire, une famille française avec 4 enfants est arrivée à la maison de Mabel. Elle avait aussi invitée Diana et Léonardo ainsi que Mabel et sa fille. Elle ne pensait pas pouvoir fêter son anniversaire ainsi et ne s’attendait pas à recevoir des cadeaux. Pauline sera donc très émue et versera quelques larmes inoubliables.

Nous repartons de la Paz le lendemain et Pauline et Eliott seraient bien restés pour jouer avec les autres enfants français ; nous devons avancer et nous espérons revoir cette famille et pédaler avec eux un bout de temps.

Nous ne voulons pas sortir de La Paz à vélo car beaucoup trop de circulation et la route n’est pas très intéressante ; il s’agit d’une 2X2 voies. Nous prenons donc un bus pour nous rendre à Oruro où nous passons la nuit chez les bomberos (pompiers). Nous prenons ensuite un autre bus pour nous rendre à Challapata, plus au sud. Nous pédalons alors sur une route agréable, avec très peu de véhicules et surtout nous n’avons pratiquement plus de klaxons. Cela change du Pérou où chaque véhicule nous klaxonnait. Nous nous arrêtons pour la nuit dans un village où nous dormons dans une casa de turistico.

Le lendemain, nous pédalons sur une route secondaire. Nous sommes surpris qu’elle soit asphaltée, nous nous attendions à une piste. Elle a été goudronnée il y a environ 2 ans. Nous traversons de nombreux hameaux et le paysage est incroyable. Nous roulons au milieu de la pampa, presque désertique et apercevons des nombreuses mini tornades. Cette semaine d’ailleurs nous n’avons pas fait de bivouac, nous cherchions toujours à nous abriter dans une maison pour mieux dormir car un vent fort souffle du début d’après-midi jusqu’au milieu de la nuit. Nous serons donc à l’abri du vent et du sable.

Nous nous arrêtons tôt dans un hameau pour passer la nuit à l’intérieur d’une annexe de l’école. La journée aura été difficile pour Eliott qui était très fatigué et s’allongeait par terre à chaque pause. Il lui arrivera même de dormir sur son vélo accoudé à son guidon. La journée de vélo aura donc été plus courte et Eliott dormira une bonne partie de l’après-midi. Tous les enfants du village sont autour de nous et ne nous quitterons pas jusqu’à la tombée de la nuit. Ils resteront même un moment à l’extérieur, accoudés aux fenêtres pour nous regarder.

Le lendemain, nous hésitons à rester une journée dans ce hameau pour qu’Eliott se repose mais il va déjà mieux et le fait de rester ici toute une journée ne nous enchante guère. Il n’y a absolument rien et nous savons que tous les enfants du village resteront collés à nous (ce qui est normal vu qu’il n’y a rien à faire et qu’ils ne doivent pas voir grand monde !).

Nous décidons donc de prendre la route et de faire une petite journée de vélo. Le départ se fera assez tard et après 18 kms nous arrivons dans un autre hameau. Nous demandons aux habitants où il serait possible de dormir et on nous ouvre une petite maison. Ce village devait être touristique avant la création de la nouvelle route. En effet, l’ancienne route passait dans le village et il existait un snack et cette maison de tourisme dans laquelle nous passons la nuit. Mais maintenant il n’y a plus rien et le hameau est peu peuplé. Au bord de la maison, se trouve un immense cratère de plus de 1km de diamètre et 30m de profondeur, causé par une météorite. L’endroit est incroyable et tout simplement magnifique.

Après le dernier village accessible par la route asphaltée, nous attaquons une piste de 35 kms. Nous prévoyons 2 jours pour la parcourir car elle est vraiment en mauvaise état : cailloux, pierres, sable.

Nous arrivons enfin à Tahua, hameau au pied du salar d’Uyuni. C’est l’émerveillement !!! On a beau s’y attendre, on est quand même « scotché ».

Après une nuit à Tahua, nous partons tôt le matin pour enfin rouler sur le plus grand lac de sel au monde. C’est l’euphorie, nous sommes tout excités de rouler sur cette matière. On s’arrête très souvent pour faire des photos ou vidéos. C’est vraiment magique.

Après 40 kms, nous arrivons sur la Isla Incachuasi (l’île au cactus). Nous la visitons et surplombons le salar au milieu des milliers de cactus.

Il y a énormément de touristes, c’est le va et vient des 4X4 ; par moment, nous comptons plus de 40 véhicules. Puis le soir, il n’y a plus personne. L’île retrouve sa tranquillité. Nous restons sur l’île et nous pouvons dormir dans une petite maison avec vue panoramique sur le salar. Nous sommes émerveillés par tant de beauté. Nous assistons à un beau coucher de soleil.

A 5 heures du matin, à nouveau les 4X4 arrivent pour le lever du soleil.

Nous nous sentons vraiment privilégiés car nous avons pu voir et le coucher de soleil et le lever alors que les touristes ne restent en général qu’une heure sur l’île.

Nous repédalons alors sur le salar pour une longue journée : 70 kms nous attendent pour rejoindre la terre. Ce sera une journée difficile car beaucoup de soleil et de chaleur (50°C à midi, 0°C à 5h du matin) ; heureusement nous aurons quand même un léger vent de dos pour nous permettre d’avancer. Nous arrivons alors au pied d’un hôtel de sel, avec de nombreux drapeaux et un monument du Dakkar.

Nous plantons la tente, sur le salar, à l’abri du vent, derrière cet hôtel. De nombreux touristes viennent discuter avec nous.

Ces moments magiques sur le salar resteront un des meilleurs souvenirs de notre voyage. C’est tellement grandiose, extraordinaire, magique …

Cette grande étendue blanche à perte de vue rappelle à Rodolphe la banquise arctique.

Nous partons maintenant direction Tupiza et le sud Lipez.

A bientôt pour un prochain article (nous passons dans des endroits vraiment reculés et nous n’avons aucune connexion donc pas moyen d’alimenter le blog d’où l’irrégularité dans la parution des articles)