lundi 29 janvier 2018

A LA DECOUVERTE DU CAILLOU

Nous voilà partis en direction de Nouméa ; la route RT1, route principale de Calédonie, est très fréquentée et nous faisons attention aux véhicules qui circulent vite.

Arrivés à Nouméa, nous pédalons pour nous rendre chez nos hôtes quand une voiture s’arrête au bord de la route. Il s’agit
de Cécile qui nous demande si nous avons un point de chute à Nouméa et nous propose de dormir chez elle le soir même. Nous ne pouvons accepter sa proposition car nous sommes déjà attendus chez Nicolas et Emmanuelle. Nous discutons un moment et échangeons nos adresses mail.

Nous restons 3 jours à Nouméa, nous profitons de la plage, visitons l’aquarium et le dimanche Emmanuelle et Nicolas nous emmène en mer avec leur bateau. L’eau est d’un bleu turquoise et nous ouvrons de grands yeux devant tant de beauté. Nous jetons l’ancre non loin d’une épave de bateau, proche de la barrière de corail et nous faisons du PMT (Palme Masque Tuba), l’activité favorite des locaux.





C’est un vrai régal pour les yeux ; nous plongeons sur des patates de corail, aux différentes formes et couleurs ; nous découvrons des centaines de poissons multicolores, nous nageons avec les tortues et nous croisons même un requin à pointe blanche de 2 mètres ainsi qu’une raie.

Les enfants sont ravis et nous, nous sommes émerveillés de tant de beauté.


Nous ne pouvons que remercier Emmanuelle et Nicolas de nous avoir fait partager ces bons moments mais également de nous avoir accueillis les bras grands ouverts. Nous avons passé des moments inoubliables en leur compagnie en discutant aussi de leur voyage à vélo, en famille, en Amérique du Sud. Ces échanges ne font que remémorer ces beaux endroits visités.

Nous pensions commencer par visiter les îles (Lifou et île des pins) autour de Nouméa mais ici, ce sont les grandes vacances d’été (les enfants sont en vacances du 15 décembre au 15 février) et le bateau du lundi est déjà complet. Le prochain bateau pour Lifou n’est que vendredi donc en attendant nous décidons d’aller dans le sud de Grande Terre. Or des incendies de forêt se sont déclarés et la route du sud est coupée. Ici, ils n’ont pas eu de pluie depuis 6 mois et tout est très sec.

Nous changeons alors totalement nos plans et partons donc sur la côte Est, dans la province Nord.

Nous prendrons d’abord un bus. En effet, sur la Grande Terre, il n’y a qu’une route principale (la RT1) qui longe la côte Ouest et 5 routes transversales relient la côte Est.

On nous a bien indiqué d’éviter de rouler sur la RT1 car la route n’est que lignes droites, ça roule très vite et dès notre arrivée sur le territoire on nous a mis en garde sur les problèmes d’alcool.

Ici c’est un véritable fléau ; les autorités mettent en place des restrictions pour éviter les accidents (interdiction de vendre de l’alcool les mercredis après-midi et à partir du vendredi midi jusqu’au dimanche soir). Les kanaks supportent difficilement l’alcool mais ils n’hésitent pas à rouler quand même très vite malgré leur ébriété. Ici le taux de mortalité sur la route est supérieur à n’importe quel département français (60 personnes tuées sur les routes par an sur un territoire peuplé comme la ville de Montpellier – environ 300 000 personnes).

notre camping pour la nuit. On était seuls...
Ne voulant prendre aucun risque, nous nous rendons donc sur la côte Est en bus et nous posons pour la nuit dans un camping.

arrivée au camping










  

 La côte Est est beaucoup plus sauvage que la côte Ouest ; c’est vraiment très dépaysant. La végétation est très dense et très verte (il pleut beaucoup plus de ce côté). Il n’y a que très peu de villages ; nous savons que nous avons traversé un village car nous l’avons lu sur la carte mais en réalité nous ne l’avons pas vu. Nous traversons beaucoup de tribus. Chaque parcelle de terre appartient à une tribu et il ne nous est pas possible de planter la tente n’importe où.






Nous qui arrivons d’Amérique du Sud où nous pouvions bivouaquer où l’on voulait, nous sommes un peu frustrés de ne pas pouvoir nous installer dans de si beaux endroits pour passer la nuit.
Nous rencontrerons quand même une femme kanak qui nous autorisera à dormir en bord de plage, le terrain appartenant à sa famille.


Nous demanderons également l’autorisation de passer la nuit près d’une plage magnifique, dans un lieu qui était autrefois un camping. Le propriétaire nous y autorise mais nous précise que c’est à nos risques et périls. Il nous indique aussi de rentrer les vélos dans la tente car c’est assez risqué de les laisser dehors. Finalement nous passerons une bonne nuit.

Nous traverserons également une rivière en empruntant le dernier bac de Calédonie. Celui-ci permet de relier 2 rives. Les enfants s’amusent de voir qu’l n’y a pas de pont mais que l’on traverse sur une sorte de radeau.




Nous nous régalons de manger des bons fruits (mangues, fruits de la passion, ananas, bananes...) que l'on où offre ou que nous achetons au bord de la route. Partout nous trouvons des petits stands où il est possible d'acheter des fruits et nous déposons l'argent dans une petite boite prévue à cet effet.




Nous avons aussi été témoin d’un événement qui nous a marqué. Nous roulions tranquillement sur la route quand une vielle voiture (genre 205) arrive en face de nous à vive allure. Le conducteur fait mine de nous foncer dessus et au dernier moment vire. Cela l’a bien amusé mais pas nous !!! Visiblement cet individu est ivre et ils sont 4 ou 5 dans le même état à l’intérieur. On espère qu’il ne repassera pas dans l’autre sens. Mais quelques minutes plus tard, nous entendons une voiture qui arrive derrière nous en klaxonnant. Devant lui, un pick-up ralentit à notre hauteur pour nous dépasser. La 205 klaxonne toujours puis nous entendons un crissement de pneus et un gros boum. La voiture est rentrée dans le pick-up. Le conducteur du pick-up sort et met un coup de poing au conducteur de la 205.
A ce moment, arrive la gendarmerie. On se dit qu’ils vont tout régler et que les jeunes vont être stoppés dans leur folle course.
On continue notre route en nous retournant de temps en temps pour voir ce qui se passe. Mais rien, quelques minutes plus tard, la 205 nous dépasse avec les 4 jeunes qui nous lancent des doigts d’honneur. La gendarmerie les a laissée partir et elle continue son chemin.

Tout ça pour dire qu’on a beau être sur un territoire français, ils ont leurs propres codes et ce n’est pas du tout comme chez nous. On ne pensait pas à un tel contraste et à un tel dépaysement.

D’ailleurs en 2018, avant fin octobre, doit être organisé un référendum pour savoir si la Calédonie souhaite être indépendante. Ce référendum est prévu dans les textes de loi depuis plus de 20 ans ; il doit avoir lieu entre 2014 et 2018 mais à quelques mois du vote rien n’est encore fait. Les quelques « métros » avec qui nous avons parlé, craignent une rébellion et sont prêts à quitter le territoire en cas de force majeure. Drôle d’ambiance !

Nous ignorions tout cela avant de venir sur le territoire.




Après avoir passé 10 jours sur la côte Est, nous revenons en bus à Nouméa où nous sommes accueillis chez Cécile (rencontrée le 1er jour de notre arrivée) et Jean-Christophe. Cécile nous avait envoyé des mails en relançant son invitation et nous souhaitons vraiment la connaître ainsi que sa famille Nous passons plusieurs jours chez eux ; les enfants sont aux anges car ils ont 2 petites filles et elles ont plein de jouets.

Nous les remercions très chaleureusement de leur superbe accueil, nous nous sentons comme à la maison et c’est comme si on se connaissait déjà. Nous parlons beaucoup de notre voyage et ils aimeraient à leur tour voyager en famille. Ils n’hésitent pas à nous laisser leur maison pendant qu’ils partent en vacances. Nous apprécions beaucoup le fait d’être au sec et à l’abri car la météo annonce une tempête tropicale et il pleut beaucoup.

Le rythme est beaucoup moins soutenu qu’en Amérique du Sud. Nous profitons des plages et nous voulions vraiment faire une pause avant de continuer notre périple à vélo.








Dans les montées Rodolphe aide Pauline...

Et quelques fois ce sont les enfants qui aident papa
 



Nous en profitons également pour faire plus souvent l’école aux enfants, bien que cela ne les réjouisse pas trop.





Nous poursuivons notre séjour en Calédonie et allons découvrir maintenant l’île des Pins et Lifou.


2 commentaires:

  1. Eh bien que d’événements,finalement sur un territoire Français c'est un peu limite!!!!! les paysages semblent magnifiques, nager au milieu des poissons, coraux cela doit être effectivement surprenant,les fruits aussi doivent avoir du gout puisqu'ils mûrissent au soleil !!!! ce que je trouve génial c'est que vous ayez des relais et des personnes qui vous accueillent chaleureusement, cela doit être sympa !!!!! voila je vous souhaite une bonne continuation en attendant de vous lire gros bisous à vous 4

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  2. oh la la, et bien quelles aventures, faites bien attention a vous.
    On adore les couchers de soleil, que c'est beau.
    merci encore pour votre carte, elle nous a fait super plaisir !! c'est pas tout les jours que l'on reçoit une carte de si loin.
    on vous embrasse
    thomas et nadine

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